Sur l'amitié ...

 

Lettre pour Laetitia et Frederic

 

(.../...)   Dix ans que je vis en couple, avec Evelyne, sous le même toit, avec maintenant deux enfants et pourtant je ne sais toujours pas jusqu'où peut ou doit aller la fusion, combien il faut accorder d'espace à chaque individu (à son conjoint, à soi) et avec l'arrivée des entants l'organisation est encore plus difficile à mettre en place puisqu'au temps de la famille dans l'ensemble s'ajoute 4 temps individuels, le temps du couple, les temps des autres associations, etc. Il faut apprendre, avec les enfants, à morceller son temp à ne plus vivre avec la 1/2 journée comme brique de base mais avec la 1/2 heures (voire le 1/4 d'heure) Avec la multiplication des temsp il faut apprendre la discontinuité. Mais comment accumuler les minutes éparses au cours de la journée pour construire qlq chose, ne pas les perdre dans l'attente ou l'émiettement. Le temps du couple et le temps personel s'est effondré. Le couple va sur sa lancée. Et pourtant le couple a sa propre vie, confronté au principe de réalité lentement ciselé parles ans, et ainsi que les individus, le couple évolue. Je tiens à ce couple, d'autant plus depuis qu'il s'est fait famille. Est-ce l'usure que j'ai appelé évolution, desillusion ou réalisme. Mais est-ce qu'il faut croire à la possibilité d'une vie plus harmonieuse plus enrichissante ? Celle-ci apporte bonheur et variété, calme et satisfaction, etc. mais elle pourrait toujours être mieux (enemie du bien) La pérénité n'est pas en question, mais comment se fait-il que parfois on devienne l'un-l'autre étranger, insuportable et que l'on accepte/arrive encore à vivre ensemble. Est-ce moins d'amour ou plus d'amour . Quel est le ciment à l'oeuvre ? Est-ce bon, ainsi, de vouloir vivre toute une vie avec la même personne (si l'on oublie les enfants, car pour eux la réponse est simple, ou du moins le semble) même si les causes de rupture ne sont pas présentes. Comment avoir le temps de faire vivre son couple quand on a déjà des enfants, un travail et une vie personnelle, quelle métaphore adopter, l'hibernation, le sommeil végétatif, la pause hivernale ; et pourtant cela reste (le couple) le lien privilégié de la discussion, de l'échange adulte. (.../...)

Denis.