D'autres poèmes de moi à partir d'ici (c'est peut-être votre point de départ, c'est la première page de ce site vis à vis des poêmes, toutes les pages de poèmes peuvent être atteintes à partir de en moins de 2 click), ou de Pessoa ou encore un essai de poème vivant.



 

Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ?
Est-ce que je peux t'aider ?

Faut-il que je me taise ?
Faut-il que je m'arrete d'ecrire ?
  tout garder pour le jour où l'on se verra ?
  essayer d'oublier, de tout oublier ?


 

ne plus poser de question
ne plus t'interpeller
me faire oublier
devenir insignifiant
parler seul
sans complexe pour toi
sans complexe pour moi
dans ton silence
comme dans un silence reposant
pour toi
pour moi

attendre de se voir
ou ne pas attendre
se voir
ou ne pas se voir

laisser les choses se faire
prendre les choses comme elles viennent

accepter
s'accepter soi
accepter l'autre






D'autres c'est l'ennui         
               peu moi

Parfois la solitude           
                souvent pour moi

angoisse

_

Solitude de papier

Personne à qui tout écrire
De qui tout lire

Avec qui tout échanger
sur le papier

_

Quelqu'un de l'autre coté du papier

Un ètre à aimer
qui nous aime
qui fasse naître la confiance
et mets en mouvement.




je me souviens de Mamie à Saint Etienne
 je me souviens de Mamie à la Normandelière
je me souviens de Mamie disant "Mer...credi !" pour ne pas jurer
je me souviens de Mamie revenant avec un poisson ou un crabe d'une 'visite' chez un copain pecheur
je me souviens de Mamie courrant pour attraper son porte-monnaie et acheter le pain quand le/la marchand/e klaxonnait et elle ajoutait "vite, il/elle est toujours pressé/e, si je ne me dépèche pas, elle va repartir sans moi"
je me souviens de Mamie sur le pas de sa porte
je me souviens de Mamie à vélo sautant de vélo avant l'arret pour ne pas freiner
je me souviens de Mamie à la messe devant sa télé
je me souviens de Mamie ébouillantant un crabe, une grande casserole, un grand couvercle, et surtout des poids au dessus
je me souviens de Mamie sur une photo avec Pépé et Mémé


je me souviens quand l'épicerie, la boutique du coin de la rue était encore ouverte
je me souviens de Mamie offrant fiérement le vin de sa vigne
je me souviens quand je dormais dans la chambre de Mamie et que les voitures, dans la nuit, projetaient à travers les persiennes des rectangles de lumière se déplaçant à l'envers du son des moteurs, commme chez Pépé et Mémé
je me souviens de Mamie rendant visite à ses voisines
je me souviens de Mamie recevant une visite imprévue, parfois deux même, en même temps
je me souviens de Mamie recevant monsieur le curé
je me souviens de Mamie avec sa grosse valise, une si grosse valise pour un si petit bout de femme
je me souviens de Mamie remontant son reveil, son horloge, ses horloges
je me souviens de Mamie disant son chapelet
je me souviens de Mamie pestant contre les chiens qui renversaient les poubelles


je me souviens de Mamie aux mains vertes s'occupant de son jardin, faisant pousser plein de plantes sous la veranda, arosant chacune autant qu'il faut
je me souviens de l'armoire de Mamie grinçant horriblement à chaque fois qu'elle allait y chercher un drap ; l'armoire grince toujours, tous les matins, maintenant chez nous
je me souviens de Mamie faisant sa gymnastique
je me souviens de la mousse au chocolat de Mamie, de ses iles flottantes, de ses charlottes aux fraises 
je me souviens des lettres de Mamie, son écriture, ses petites feuilles, la fin de la lettre sur le coté de la feuille
je me souviens de Mamie passant l'aspirateur, le balai, la serpillière tous les jours, même quand tout me semblait propre
je me souviens des vacances passées chez Mamie, le tour de France après la sieste, le soleil, la plage, les bateaux, les poissons
je me souviens de Mamie me prenant dans ses bras longuement et me chuchotant des choses à voix basse à l'oreille
je me souviens de Mamie toujours occupée à quelque chose, incapable de rester en place
je me souviens de Mamie me racontant son enfance aux abatis, ses menages à l'hotel




HannahArendt
j'ai ecris comme si je savais quel était l'enfant derrière la femme, mais je ne sais même pas s'il y a un enfant. Je sais seulement que mon désir dépasse cette femme et semble aller au dela, jusqu'à l'enfance. Et le désir se renforce de ceui de retrouver le visage de l'enfant, de discerner la femme de l'enfant, d'aimer les femmes pour elle-mêmes, sans être assailli par l'enfant. Se libérer de l'enfance, et en même temps le posséder. Le désir est trop soudain, trop violent, sans explication, si ce n'est cette hypothèse d'un "traumas" de l'enfance. Connaitre les raisons de son désir pour se libérer de la constituante aliénante.
Visage de femme
    creusé
pommette saillante
    joue concave
menton étroit


cheveux noirs
yeux noisettes
peau grisatre


elle n'est pas malade
    elle est juste comme cela
la fatigue comme camouflage
    la tristesse en suspens


et pourtant
    elle m'attendrie
et pourtant
    elle fait naître un désir
et pourtant
    j'ai envie de l'aimer
        de lui donner ma tendresse


Et ce n'est pas parce qu'elle a le regard qui pétille
    par parce qu'elle s'anime
    par parce qu'elle conserve un mystère
Elle reveille
    des profondeurs de la mémoire
    ce premier amour
Angèle ou Bérangère

Parisienne exemplaire
    Grande fille
    de huit ou douze ans
alors que j'en avais un ou deux de moins
maigre et indécente
    dont je vis un sein
aussi pointu que son accent
aussi décidé qu'elle
dans l'échancrure de son T-Shirt
    sans manche
aux fines bretelles
    de couleur kaki

Garçon manqué
    volontaire
    et grande gueule
à la féminité naissante

la force
     l'énergie
et le sein
    bientôt maternel

Visage de femme
    qui fait barrage
qui porte le désir d'une autre
    ombre disparue
Etrange recherche que celle de son enfance, si difficile , si précise, si importante, mais le plus souvent, si peu significative, à laquelle il ne faut accorder aucune/ou peu d'importance. Ainsi, quelle importance pour ce visage d'enfant ? Aucun traumas ne lui est probablement attaché, rien à découvrir de marquant, qui explique, décoince le présent, rien que du banal, un banal insaisissable, mais finalement : peu importe (si l'on arrive à s'en liberer) (à se libérer de l'envie de savoir, même de savoir l'inutile)
Il se peut tout autant que le visage d'enfance que je recherche derrière celui de la femme n'existe pas, n'ai jamais existé, soit seulement la projection de mon propre visage d'adulte dans un passé, celui de l'enfance ; que la proximité de ce visage de femme se fasse avec cette projection. Il se peut que je cherche un fantôme.





C'est un fantome que je pleure
image ou pantin
et par moment il n'y a plus rien derrière le voile

Et le temps continue à te dissoudre
à m'éloigner de toi
à me priver de ton existence
(même projetée)
inéxorablement

Et parfois
c'est une béance
j'ai comme un trou
je t'ai perdue

et avec toi un peu de moi
de mes espoirs
de mes lumières
celles au bout du tunnel
celles qui donnent une direction
comme le soleil ou les étoiles
proches de l'horizon
où nous conduisent nos pas

c'est un fantome que me sourie
un coeur qui bat
une existence au loin qui vibre de sa liberté
de son autonomie
continue à vivre

Sentiment réconfortant







page créée en Mai 2002, par Denis.